tgward5.jpg (44871 octets) A louer, vue sur la mer 

 

LES MÉGALITHES, DOLMENS, ALLÉES COUVERTES ET MENHIRS

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Contrairement à ce que la lecture d'Astérix pourrait laisser penser, ces monuments n'ont pas été construits par des Celtes (ceux-ci, que l'on appellera Gaulois,  ne sont arrivés en Bretagne, venant d'Europe centrale, que vers 500 avant JC) mais par des populations antérieures, entre 4 500 ans et 2 000 ans avant JC, populations qui connaissaient déjà la culture et les animaux domestiques et qui pratiquaient la chasse, la pêche, le ramassage de coquillages et la cueillette. 

Les mégalithes ne sont pas spécifiques à la Bretagne, même s'ils sont particulièrement nombreux dans cette région. on trouve en fait des mégalithes du sud de l'Espagne à la Scandinavie, aux pays baltes. En France, on trouve par exemple beaucoup de dolmens dans les Causses.

La Bretagne des cinq départements (22, 29, 35, 44, 56) comprend environ mille dolmens, mille menhirs isolés et cinq mille menhirs au sein d'alignements.

A cette époque vivre en bord de mer signifiait pour ces hommes avoir la garantie d'un climat plus doux et d'un sol fertile, éléments favorables à leurs maigres cultures, et une nourriture abondante grâce aux coquillages dont ils faisaient une importante consommation. 

Ces populations devaient avoir une certaine importance et une organisation sociale établie car, pour transporter sur des centaines de mètres, voire sur plusieurs kilomètres, ces très lourdes pierres et les dresser ou installer, il fallait pouvoir réunir plusieurs centaines de personnes et donc pouvoir regrouper des gens dispersés habituellement sur un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres.

Les dolmens et allées couvertes ont servi de sépulture, mais ceci ne concerne finalement qu'un nombre limité de personnes, sans commune mesure avec les populations concernées. Ils avaient probablement une symbolique rituelle, de lieu de culte ...

 Quant aux menhirs, leur interprétation est également obscure : certains sont associés à des allées couvertes, d'autres  peuvent à plusieurs être alignés et déterminer une direction ; les alignements par milliers comme à Carnac ont probablement une autre signification ...

On distingue plusieurs périodes dans cette civilisation des mégalithes qui a érigé ces dolmens, allées couvertes et menhirs.

Le Néolithique moyen (-4 600 à -3 500 ans) : les Cairns et les Tumulus à dolmens en couloir, les premiers menhirs.

La période la plus ancienne remonte au Néolithique moyen, soit  de 4 600 à 3 500 ans avant JC, soit 2 000 ans avant les pyramides d'Égypte ! C'est la période des Cairns et des Tumulus à dolmens à couloirs.

Ainsi le splendide tumulus de Barnenez sur la rive droite de la rivière de Morlaix à Plouézoc'h, qui fait soixante-dix mètres de long et comporte onze chambres mortuaires, date de 4 600 avant JC !

 Un second tumulus existait encore en 1950 à proximité, mais il a été utilisé pour empierrer la nouvelle route côtière (le tumulus restant  d'ailleurs commençait à subir le même sort quand un érudit local alerta les autorités scientifiques ...)

A Perros, sur l'Ile Bono aux Sept Iles, un dolmen est également très ancien, datant de 4 200 avant JC (nous sommes encore au début du néolithique moyen). C'est l'un des plus vieux monuments connus en Bretagne et d'un modèle rare que l'on ne trouve que sur quelques îles. Attention : l'accès de cette Île, réserve naturelle, est strictement interdit !

Le Néolithique final (-3 500 à -2 800 ans) : les dolmens en équerre ou en V, les allées couvertes, les menhirs.

Les dolmens en équerre ou en V, en V comme celui de l'Île Renote, seront construits pendant la première moitié du néolithique final. 

Les allées couvertes apparaîtront plus tard vers 3 000 avant JC au dernier tiers du néolithique final. Certaines comme à Chrec'h Quillé ont une entrée latérale.

 Parfois des menhirs sont associés à ces allées couvertes. Les menhirs, dont les premiers sont très anciens (vers 4 500 avant JC), seront érigés jusqu'à la période du Bronze Ancien vers 1800-1500 avant JC.

Le Calcholitique (-2 800 à -2 000 ans) : les menhirs.

Les mégalithes de type "allée couverte" existants sont réutilisés, mais il n'y a pas de nouvelles réalisations. Par contre l'on continue à ériger des menhirs. 

Les Âges du Bronze (-2 000 à -600 ans) : les derniers menhirs.

Durant l'Âge du Bronze ancien (de -2 000 à -1 600 ans avant JC) et l'Âge du Bronze moyen (de -1 600 à -1 200 ans avant JC), les populations continueront à dresser des menhirs. Il n'y a pas de menhir datant de l'Âge de Bronze final (-1 200 à -600 ans avant JC).

 Par contre au cours du deuxième Âge du Fer (-400 à -50 avant JC, certains menhirs seront taillés de façon régulière pour fabriquer des stèles gauloises ou lechs. Les Romains transformeront à leur tour menhirs et stèles en bornes milliaires (l'ancêtre de nos bornes kilométriques) ; au Moyen-Âge, de zélés religieux catholiques briseront menhirs et stèles ou les christianiseront avec une croix, sans oublier les paysans de toutes les époques qui ont enlevé ceux ou celles  qui les gênaient où bien qui s'en sont servis pour y tailler de belles pierres très utiles pour délimiter l'entrée d'un champ. Sans oublier l'urbanisation du XXème siècle où les pauvres menhirs se sont retrouvés écrasés ou déplacés  sur la place de la Mairie au coin d'un espace vert !

A voir dans les environs de Perros :

- le tumulus de Barnenez. A une cinquantaine de kilomètres, mais l'intérêt du site et la qualité des aménagements et des visites justifient le déplacement.

- à Louannec, Saint Yves, curé de la paroisse à une époque, aimait se reposer sur la pierre de ce dolmen. Le Lit de Saint Yves  est malheureusement très abîmé.

- à St Quay-Perros, l'allée couverte à entrée latérale de Crec'h Quillé. Le tertre fait environ trente mètres de longueur et la  chambre fait elle-même fait seize mètres de long. Sculpture à l'intérieur (seins de la déesse et collier).

A l'Île Renote à Trégastel, une allée couverte en V.

-  entre Trégastel et Penvern, l'allée couverte de Kerizellan ou Keryvon sur la droite de la route près de l'aire de pique-nique de Ker Yvon . Au premier coup d'oeil, on ne voit que la chambre, bien dégagée. L'allée à-demi effondrée la prolonge vers la mer sous les broussailles ...

- près du Bourg de Trégastel, un menhir (déplacé à cet endroit). Un autre, également déplacé, se trouve à Trégastel Plage.

- à Trégastel, le menhir de Tremarc'h.

- à Trégastel, à Kerguntuil, un dolmen (allée couverte de type court) et une allée couverte comprenant des sculptures  (9 paires de seins et colliers sur trois pierres support successives dans l'allée couverte). A voir absolument.

une vieille femme  habitait le dolmen à la fin du XIXème siècle.

  - à l'entrée de l'Île Grande, menhir et allée couverte d'une longueur de quinze mètres à Prajou Menhir (seins de la déesse, poignards et collier sculptés dans la chambre principale). A voir absolument.

  - A l'Île Grande, une allée couverte près du centre d'une longueur de 8,50 mètres.

- en quittant Penvern vers Trébeurden, un menhir dans le jardin d'une propriété à L'Arvor.

- derrière cette propriété, dans le talus à la limite du marais et de la mer, un autre menhir à Run ar Gam ou Parc ar Peulvenic (le champ du petit menhir).

- en allant vers Pleumeur-Bodou, le menhir christianisé de Saint Duzeg (St Uzec).

- à Pleumeur-Bodou également, devant la Chapelle de Saint Samson, un menhir (peut-être en raison de sa forme et de son inclinaison ?) qui aurait plein de vertus ... L'Église, ne pouvant empêcher les paroissiens d'aller à cet endroit prier, a bien tenté de ramener ses ouailles vers une plus grande orthodoxie dans la croyance en construisant une chapelle, mais le menhir attire toujours ceux  qui prient pour une meilleure virilité !

- à Pleumeur-Bodou, l'allée couverte de Evez Bihan.

- à l'entrée de la presqu'île de Toenot, dans l'anse, un menhir ; il est dans l'eau à marée haute. A noter que les menhirs de Toenot, de Run ar Gam et de Prajou Menhir sont alignés.

- à Trébeurden, le menhir de Milin ar Lan.

- à Trébeurden, le menhir et le menhir couché de Veades.

- à Trébeurden, le menhir de Bonne Nouvelle.

- à Trébeurden, sur l'Île Milliau, une allée couverte de 12 mètres de longueur et un menhir cassé.

- à Trébeurden, dans le jardin d'une propriété à Lan Kerellec, une allée couverte appelée Ti Lia (la maison de la divinité). On peut observer des motifs sur l'une des dalles support.

ainsi que d'autres petits menhirs disséminés dans la campagne.

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