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louer, vue sur la mer
DES ORIGINES A JULES CÉSAR
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Le paléolithique inférieur :
Les premières traces d'habitat en Bretagne ont été découvertes dans le bassin de la Vilaine ; elles datent de 700 000 ans avant JC au début du paléolithique inférieur (-700 000 à -250 000 ans). A Plestin les Grèves, au nord-ouest de Lannion, on a trouvé des bifaces de cette époque.
Le paléolithique moyen (-250 000 à - 40 000 ans) :
Dans la région, le site le plus remarquable du paléolithique moyen est l'abri sous roche de Bréhat. A l'époque il était au bord de la mer alors qu'aujourd'hui il est recouvert à marée haute. A cette époque, les racloirs et grattoirs sont des outils caractéristiques ; des racloirs datant de l'époque moustérienne (-150 000 ans / l'homme de Neandertal), ont été trouvés à Ploumanac'h.
Le paléolithique supérieur (-40 000 à -10 000 ans) :
Au paléolithique supérieur , la Manche se vide en raison des fortes glaciations de cette époque : le climat est froid, le vent balaye les étendues asséchées de la Manche et transporte une fine poussière, le loess, qui s'accumule sur l'obstacle des anciennes falaises et sur les terres voisines : le loess, fertile, des falaises de Tres Trignel ou de Porz ar Goret date de cette époque.
Le mésolithique (-10 000 à - 5 000 ans) :
(anciennement âge de la pierre taillée)
Au mésolithique supérieur , la population se densifie avec le développement de la cueillette, de la chasse, dans un climat plus favorable ; les animaux domestiques apparaissent. L'outillage de cette époque comporte de nombreuses microlithes (de fines lamelles faites de silex ramassés sur le rivage).
De nombreuses microlithes, datant de 8 500 avant JC seront trouvées à Ploumanac'h ainsi qu' à l'Île Milliau (Trébeurden).
Le néolithique (-5 000 à -2 500 ans) :
(anciennement âge de la pierre polie)
Au néolithique, les populations se sédentarisent et les campements deviennent villages avec des maisons avec des murs en bois et en pisé (terre battue) et avec des toits de chaume. Les gens pratiquent toujours la chasse, la cueillette, le ramassage des coquillage, mais à partir de -4 500 l'agriculture se développera, les animaux sont domestiqués : les boeufs et les moutons sont élevés, les céréales sont cultivées... Les outils en pierre polie facilitent les travaux, les outils en os permettent des travaux très fins, la poterie permet le stockage des aliments, la confection des vêtements se perfectionne. La population s'accroît dans ce contexte favorable, plus particulièrement le long des côtes où les terres sont fertiles, le climat plus doux et le poisson et les coquillages abondants. Les échanges montrent aussi que la navigation loin des côtes est pratiquée.
C'est là un point très important, sous-estimé pendant des décennies, où seules les civilisations du moyen-orient et de Méditerranée méritaient considération : le Golfe de Gascogne, la Mer Celtique, la Manche, le sud de la Mer du Nord et la Baltique ont dès le néolithique constitué un axe d'échanges commerciaux qui prendront une importance considérable à l'Âge du Bronze avec les échanges de fourrure et d'ambre venant de la Baltique, d'étain venant d'Irlande, de cuivre venant d'Espagne ...
Le néolithique verra se développer dans toute une partie de l'Europe, mais particulièrement en Bretagne, une civilisation qui nous laissera des traces remarquables : les mégalithes, de-5 000 à -2 000 ans donc : tumulus et cairns, dolmens, allées couvertes et menhirs.
Du début de cette époque date le remarquable tumulus de Barnenez (4 700 avant JC) et à Perros le dolmen à couloir de l'Île Bono (vers 4 000 avant JC).
Ensuite, ce seront les allées couvertes et jusqu'à très tard (-1 200 ans) les menhirs.
aller à la page sur les mégalithes.
De - 4 000 à - 2 000 fonctionnera l'atelier à Haches de Plussulien (dans les actuelles Côtes d'Armor).On a trouvé à Perros des haches en silex et en diorite de cette époque.
Cette période s'achève avec l'arrivée du bronze.
L'Âge du Bronze :
L'Âge du Bronze durera en Bretagne de -2500 ou -2 000 à -600 ans : l'aire des mégalithes est achevée ; une nouvelle architecture apparaît, le tumulus de l'Âge du Bronze, qui est une tombe individuelle, en général celle d'un riche guerrier. Cette époque est aussi celle des "haches à douille" qui, de par leur consistance "molle", ne pouvaient être utilisées en temps qu'outil, mais servaient probablement de monnaie d'échange : ces haches sont donc la première monnaie ; ce sont les pièces de l'époque. On en a retrouvé en de nombreux endroits en Europe, souvent par plusieurs dizaines regroupées. Ce fut le cas à Tres Trignel où un stock de haches à douille fut découvert.
L'Âge du Fer, les Celtes :
L'Âge du Bronze s'achève en Bretagne avec l'arrivée des Celtes (le premier (nom que leur donnaient les Grecs) et que les Romains appelleront "Gaulois" sur le Continent (la France actuelle et l'Italie du Nord) et "Bretons" sur l'Île de Bretagne (les Romains appelaient la Bretagne actuelle "Armorique" et "Bretagne" l'Angleterre et le Pays de Galles actuels). Ces Celtes viennent du centre de l'Europe. Là-bas, vers -2 000 en Autriche avait commencé la civilisation de Hallstatt puis celle de La Tène. Les Celtes maîtrisent le fer, ils maîtrisent les chevaux. A partir de l'an 1000 avant JC, en raison de la poussée démographique mais aussi en raison de la pression d'autres peuples (germaniques pour la plupart, eux-mêmes mis en mouvement par les cavaliers venant d'Asie centrale) allant de l'est vers l'ouest selon la tendance générale des migrations, ils migrent à leur tour vers l'ouest et franchissent le Rhin vers -900. Vers -500, ils parviennent à l'extrême ouest du continent, région qu'ils nommeront dans leur langue Are Morika, le pays de la mer.
En conséquence, l'Armorique passera directement de l'Âge du Bronzeà l' Âge du Fer II (sans pratiquement connaître la phase I de cet âge, la période de Hallstatt). Les Celtes assimileront sans mal semble t'il les peuples installés avant eux en Armorique en raison des espaces disponibles et de la supériorité de leur civilisation. Ils développent une agriculture, construisent de nombreux sous-terrains pour stocker les aliments (on en trouve encore régulièrement de nos jours quand un tracteur effondre leur voûte). Fréquemment, une stèle, qu'il ne faut pas confondre avec un menhir (la stèle est plus cylindrique, plus régulière, sa forme a été travaillée), marquait l'emplacement des champ d'urnes où ils enterraient leurs morts. Il y avait ce qui semble être une telle stèle à Perros au bord de l'eau à Pont Couennec, mais elle disparut vers 1870.
Les Celtes sont donc de part et d'autre de la Manche, d'autres sont en Galice au Nord de l'Espagne : les échanges commerciaux maritimes entre l'Irlande, la Bretagne insulaire, l'Espagne sont nombreux.
Ces liaisons maritimes entre la Bretagne insulaire et l'Armorique se poursuivront très longtemps et permettront ou faciliteront l'émigration bretonne insulaire vers l'Armorique à partir de la fin du IVème et du Vème siècle après JC.
Ploumanac'h est alors dès cette époque préhistorique un port important et une petite cité se développe autour alors que Perros n'existe pas encore. Cette prospérité durera jusqu'au XVIème siècle quand les guerres de la Ligue entraîneront le déclin et la chute rapide de Ploumanac'h.
Près de Perros, sur la rive gauche de l'embouchure du Léguer, une autre cité se développe sur un promontoire fortifié : Le Yaudet. Cette ville deviendra la plus importante de la côte Nord avec Aleth (St-Servan en Saint-Malo) puis s'effondrera après le Vème siècle, concurrencée par Tréguier, jusqu'à disparaître.
En 56 avant JC, Jules César bat la marine des Vénètes près de Vannes puis en 52 avant JC, c'est la défaite d'Alésia. C'est la fin de l'indépendance de l'Armorique et le début de la période gallo-romaine.
On présente trop souvent l'arrivée de la civilisation gallo-romaine comme l'apport d'un peuple civilisé, les Romains, à un peuple "inférieur", les Gaulois. C'est oublier toutes les richesses du peuple Celte : l'agriculture, l'élevage, le cheval ... était hautement maîtrisés par les Celtes ; la première motivation pour la conquête de la Gaule était son blé et son vin ! Les Celtes étaient aussi des orfèvres quant au travail des métaux, que ce soit pour la fabrication d'outils ou pour la confection de bijoux. Ils savaient avant les Romains cercler les roues des charrettes (c'est une découverte technique capitale ; ils connaissaient le tonneau bien plus efficace que les amphores ...
Malheureusement pour les générations futures, la civilisation celte était essentiellement orale ; les Celtes n'ont pratiquement pas laissé d'écrits ; ceci n'empêche que la science des Druides, en astronomie, en connaissance des plantes ... était d'un haut niveau. D'autre part, leurs constructions étaient de taille modeste et en bois : elles ont donc laissé peu de traces, si ce n'est des fondations auxquelles les archéologues s'intéressent depuis quelques années pour reconstituer les plans de ces petits villages.
On les présente aussi comme querelleurs et désunis ; mais à Alésia, le nombre de guerriers présents montre que toutes les tribus gauloises étaient là pour repousser l'envahisseur. Et l'on oublie trop de dire que cette civilisation romaine et cette Pax Romana se sont d'abord traduites par plusieurs millions de morts dans une Gaule qui avait autour de 15 millions d'habitants.
Nota : on lira avec intérêt concernant la préhistoire et l'histoire de Perros l'ouvrage de Claude BERGER et Françoise RACINE "DU CÔTÉ DE PERROS" La Tilv éditeur, collection Recherches & Documents.
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